Cette scène s’est déroulée il y a quelques jours (Octobre 2019). Surréaliste d’une certaine façon, c’est une chose « habituelle » dans les pays d’Amérique Centrale. La victime, « Nery López Sanabria » devait témoigner dans une affaire de trafic de drogue, contre le frère du président Hondurien. Devant des gardiens impuissants, Nery est abattu de plusieurs balles dans le corps puis la tête, principalement.
Ce meurtre a eu lieu à la prison « El Pozo« , une prison d’haute sécurité en Honduras. Mais l’histoire est bien plus complexe que ça. Nery, aussi connu sous un autre nom qui était « Magdaleno Meza Fúnez » est bien connu là-bas. Il avait auparavant esquivé plusieurs tentatives de meurtres et il a même simulé une fausse mort. En 2016, Nery simule sa propre mort et il fait alors la une. Il met en place un service funèbre. Tout ça pour éviter une extradition aux États-Unis.
Mais le 6 Juin 2018, tout prend fin pour lui. L’armée Hondurienne et l’unité anti-drogue arrêtent Nery ainsi que sa femme et trois autres hommes. Il est alors détenu au Centre Pénitencier National durant deux mois avant d’être transféré dans cette fameuse prison d’haute sécurité qu’est El Pozo. Il est alors accusé de blanchiment d’argent et de possession d’armes.
Nery n’était nul autre qu’un des associés d’un ancien membre du congrès mais aussi petit frère du président actuel de l’Honduras, Antonio “Tony” Hernández. Tony a été reconnu coupable de trafic de drogue à New-York, le 18 Octobre 2019. Près d’une douzaine de cahiers de notes appartenant à Nery ont été saisis et lié à l’affaire.
En Février 2019, lui et son codétenu sont ciblés. Une grenade est dissimulée dans l’anus de son codétenu et explose alors. Nery s’en sortira avec des blessures. Les cahiers que Nery possédait devait servir à témoigner contre le petit frère du président. En effet, il devait expliquer et détailler les notes prisent dans le cahier. Il détenait des informations primordiales dans le procès de Tony. Le témoignage devait alors se dérouler à New-York, comme le procès de Tony.
Mais l’homme âgé de 37 ans (Nery) n’échappera pas à la mort cette fois-ci. Un piège lui est tendu dans la prison d’El Pozo. Une caméra de surveillance filme alors comment Nery a été brutalement tué. Plusieurs détenus arrivent, dont un qui est armé d’une arme à feu (un pistolet automatique). L’un des autres détenus, armé d’un couteau, tient à l’écart les gardiens qui regardent la scène du meurtre impuissant. Lorsque Nery reçoit une première balle, puis une deuxième, il tombe alors. L’homme armé du pistolet va alors se déchaîner et vider le chargeur dans la tête de Nery. L’ex-narcotrafiquant est abattu mais ce n’est pas pour autant que les autres détenus ne s’arrêtent. Les autres détenus présents et armés d’un couteau vont alors se déchaîner sur le corps de Nery, sans vie. Ils le poignardent à plusieurs reprises, dans le dos et aux jambes.
(Vidéo pouvant heurter la sensibilité, -18).
L’avocat de Nery s’est alors exprimé sur le meurtre de son client, tout comme le directeur adjoint de l’Institut Pénitencier de l’Honduras. Ce dernier, Germán McNeil déclare que « son assassinat est un acte lamentable et qu’une enquête va être ouverte, pour y fournir un rapport détaillé« . L’avocat de Nery, Carlos Chajtur, lui a déclaré que son client « a été tué pour qu’il garde la bouche fermée« . Il accuse alors le gouvernement Hondurien d’avoir organisé ce meurtre. En effet, Nery avait fait une demande de transfert dans une autre prison, qui lui a été refusée.